1929-1978 |
Le diable (Ça va)
{Prologue:}
Un jour le Diable
vint sur terre, un jour le Diable vint sur terre
pour surveiller ses
intérêts, il a tout vu le Diable, il a tout entendu
et après avoir
tout vu, après avoir tout entendu, il est retourné chez
lui, là-bas.
Et là-bas on
avait fait un grand banquet, à la fin du banquet, il s'est
levé le Diable,
il a prononcé un discours et en substance il a dit ceci,
il a dit:
Il y a toujours un
peu partout
Des feux illuminant
la terre ça va
Les hommes s'amusent
comme des fous
Aux dangereux jeux
de la guerre ça va
Les trains déraillent
avec fracas
Parce que des gars
pleins d'idéal
Mettent des bombes
sur les voies
Ça fait des
morts originales
Ça fait des
morts sans confession
Des confessions sans
rémission ça va
Rien ne se vend mais
tout s'achète
L'honneur et même
la sainteté ça va
Les États se
muent en cachette
En anonymes sociétés
ça va
Les grands s'arrachent
les dollars
Venus du pays des
enfants
L'Europe répète
l'Avare
Dans un décor
de mil neuf cent
Ça fait des
morts d'inanition
Et l'inanition des
nations ça va
Les hommes ils en ont
tant vu
Que leurs yeux sont
devenus gris ça va
Et l'on ne chante
même plus
Dans toutes les rues
de Paris ça va
On traite les braves
de fous
Et les poètes
de nigauds
Mais dans les journaux
de partout
Tous les salauds ont
leur photo
Ça fait mal
aux honnêtes gens
Et rire les malhonnêtes
gens.
Ça va ça
va ça va ça va
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