Toulouse, vendredi 21 septembre 2001, à 10 heures 15, l'entreprise AZF a été soufflée par l'explosion de 300 tonnes de nitrate d'ammonium. 29 morts, plus de deux milles blessés, des dizaines d'entreprises, d'établissement scolaires et des milliers de logement endommagés, le bilan de la catastrophe industrielle est lourd. |
Toulouse a subi un traumatisme qu'il
faudra du temps pour surmonter. Notre pensée va d'abord aux victimes
et à leurs proches. Notre solidarité à tous ceux qui
sont touchés par les conséquences de l'un des plus graves
accidents industriels de l'après guerre. Mais l'ampleur de la catastrophe
et les questions qu'elle soulève appelle bien d'avantage que la
compation. La volonté de faire la lumière sur les responsabilités
et la nécessité d'en tirer les leçons pour que pareil
drame ne puisse se reproduire. A ce propos, on peut d'ores et déjà
formuler plusieurs réflexions. La première est que le prinipal
et vrai détonateur de tels accidents est bien la stratégie
de gestion de la sécurité pratiquée par les grands
groupes. Quel que soit le risque, le zéro accidents doit être
un objectif absolu dont on a du mal à croire que les réductions
d'effectifs, la chasse aux coûts et l'embauche massive d'intérimaires
hâtivement formés soient les bons moyens. De ce point de
vue, les responsablilités du groupe Total-Fina-Elf devront être
clairement identifiées. La seconde est que la sécurité
industrielle est une chose trop sérieuse pour s'en remettre aux
seuls industriels. La fixation de normes, les procédures de contrôle
exigent un engagement des pouvoirs publics que l'insuffisance des moyens
interdit aujourd'hui. La troisième a trait à la place des
salariés. Associer et permettre l'intervention des premiers concernés
est un impératif dans et hors l'entreprise. Or, on ne peut que constater
qu'écartés à l'usine, les salariés sont encore
exclus des débats et des celllules de crise. Notre dernière
reflexion concerne la question de l'implantation des sites industriels
à risques. Elle doit être abordée sérieusement
et dans toutes ses dimensions. Bref, à l'opposé du débat
trocqué qui se fait jour et du "déplacer ces usines que je
ne saurais voir" que semble prôner certains. Un mot d'ordre qui pourrait
apparaître dérisoire s'il n'était hypocrite et
indécent. Hypocrite parce qu'il fait l'impasse sur les responsabilités
de ceux qui, à Toulouse ou ailleurs, ont fait venir la ville à
l'usine et indécent parce qu'il mise sur l'émotion à
des fins que nous n'osons pas imaginer purement électorales.
Editorial NVO du
28 septembre 2001 Jean François JOUSSELIN |
Dimanche 21 Septembre
2003
Lors de la commémoration du deuxième anniversaire de la catastrophe, devant les manifestants et les victimes, le maire de Toulouse (je tairai ici le nom de cet odieux personnage), pour toute réponse fait donner les CRS . |
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