"Faites ce que l'on dit,
pas ce que l'on fait"

 
ème VISITEUR
 
Le Boss du Medef, Ernest-Antoine Seillière agé de 66 ans, est partisan de l'allongement de la vie active pour financer les retraites, mais pas chez lui.
Seillière vire ses "vieux"
Confrontée à des problèmes financiers, l'organisation patronale taille dans ses effectifs.
Et se sont les anciens qui trinquent en priorité.
 
Pour financer leurs retraites, les Français devrons travailler plus longtemps.
Apparement, le message n'a pas été bien capté chez Ernest-Antoine Seillière.
Le président du Medef vient en effet d'achever un miniplan social spécial vieux.
Au total, 18 cadres de la maison (sur un effectif de 200 personnes), la plupart âgés de plus de 60 ans, ont été remerciés ou mis en retraite.
"Vous êtes très bien, mais vous incarnez trop le passé", se sont vu signifier les vieux grognards, dont certains n'avaient pourtant pas tous les trimestres requis.
Ce coup de balai touche plusieurs piliers de l'organisation patronale.
A commencer par
le secrétaire général,Yves Monier, 62 ans, parti en juillet cultiver son potager.
Autres "seniors" mis au repos,
le directeur financier, Michel Magnier, 60 ans;
le directeur territorial, Bruno Pag&ès, 60 ans;
le responsable de la formation, Alain Dumont, 57 ans;
le directeur des affaires internationales,Konrad Eckenchwiler, 68 ans; ou
Jean Luc Gréau, 60 ans, responsable de l'université d'été du Medef.
"Nous avons réorganisé le Medef pour le rendre plus efficace, explique benoîement le DG, Jacques Creyssel, un énarque, ancien directeur adjoint du Budget à Bercy. Mais cette modernisation ne vise pas les vieux en particulier" assure ce jeunot de 46 ans, de plus en plus puissant au sein du Medef. Cette opération soldes d'été s'explique de surcroît, selon le DG, par des raisons conjoncturelles.
Le Medef accusera en 2003 un déficit de 1,7 millions d'euros, pour 22 millions de budget. ce trou est lié à une réforme du calcul des cotisations, au sein du syndicat patronal, qui vise à taxer plus fortement les services (banque, assurance) et moins l'industrie. Mais la transition entre les deux systèmes se fait mal.
Ce n'est pas tout. Fin juillet, le Medef a déménagé. Et ce changement d'adresse dans Paris coûte fort cher. Ses Ex-locaux de la rue Pierre Ier de Serbie, trop vieux aussi au goût du baron, ont été cédés à Bouygues pour 28 millions d'euros. Mais ce chèque est loin de couvrir le coût du nouveau siège, avenue Bosquet, estimé à 54 millions.
Pour combler la différence, le Medef a dû assécher sa trésorerie (13 millions d'euros) et faire appel à; la géné;rosité des entreprises et des fédérations adhérentes (12,6 millions d'euros de dons et de prêts). Raison supplémentaire pour élaguer les effectifs: le nouveau QG est 15% plus petit que l'ancien!
Dans son élan, la direction du Medef a d'ailleurs prévu d'externaliser ses services généraux: accueil, sécurité, pool de chauffeurs. Une douzaine de salariés vont passer dans le giron d'entreprises prestataires.
Sans licenciement, c'est promis.
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