Né Giovanni Lotario en 1160, comte de Segni, issu d'une famille influente, il étudia la théologie à Paris et le droit canonique à Bologne. Il fut nommé cardinal en 1190 et élu pape en 1198 en succession de Célestin III.
Mettant en pratique des théories politiques inspirées de son "maître" Grégoire VII, il lui fallu obtenir de l'Empire qu'il renonçât à la domination de l'Italie afin de préserver la liberté de l'Etat pontifical. Dès 1198, il soutint le guelfe Otton de Brunswick contre le gibelin Philippe de Souabe pour l'accès au trône impérial.
En 1210 il excommunia Othon qui était hostile à la domination du Saint-Siège et fit élire à sa place Frédéric II. Otton tenta de résister, mais sa défaite face à Philippe Auguste à Bouvines en 1214, lui fit définitivement abandonné la partie au profit de Frédéric II.
C'est avec la même énergie qu'il sévit contre Jean sans Terre alors roi d'Angleterre, au sujet de l'accession de Langton à l'archevêché de Canterbury. Mettant l'Angleterre en interdit et déposant le roi, il exigea une une soumission complète, ce que fit Jean sans Terre en remettant son royaume tout entier sous la protection pontificale en 1213, évitant ainsi une conquête par les français.
Egalement très concerné par la Terre Sainte, Innocent III organisa la quatrième Croisade afin de reprendre Jérusalem et la partie des Etats latins qui avait succombé sous les coups de Saladin en 1187.
La croisade se mit en route en 1200, mais déviée de son but, elle aboutit à la prise de Constantinople en 1204 et à la création de l'Empire latin. Conscient de cet échec il prépara à partir de 1212 la cinquième Croisade qui se déroulera après sa mort.
C'est avec la même ardeur qu'en 1209, après avoir nommés 3 prélats en 1205 chargés du problème des cathares et l'assassinat de l'un d'eux, Pierre de Castelnau, en 1208, qu'il lança la croisade contre les albigeois, elle-même autorisé par Philippe Auguste.
Mais dépassé par la sauvagerie de la croisade, il dut multiplier les appels à la modération, sans pour autant pouvoir arrêter le carnage ni vaincre l'hérésie.
L'oeuvre d'Innocent III trouva son courronnement lorsqu'il convoqua, en 1215 à Rome, le quatrième Concile de Latran. Au cours de ce concile il il pris des mesures codifiant les entreprises précédentes. La centralisation fut reforcée ; l'autorité pontificale sur le clergé désormais toute-puissante contrôlait la hiérarchie ; dees canons furent promulgués en faveur de l'enseignement ; l'hérésie fut fermement condamnée et ce concile détermina les moyens pour lutter contre elle ; le comté de Toulouse fut reconnu au chef de la croisade des albigeois, Simon de Montfort ; une nouvelle expédition en Terre Sainte, cinquième Croisade, fut décidée pour 1217 ; la définition dogmatique de l'Eglise précisée.
C'est le 6 juillet 1216, lors d'un voyage dans le nord de l'Italie pour organiser la Croisade, qu'Innocent III mourut. |
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