Uberto Crivelli est né à Milan vers 1120, dans une importante famille de la ville qui est fermement opposée à l'empereur germanique Frédéric Barberousse. Chanoine régulier, il se rend tout d'abord en France pour s'abriter des Hohenstaufen et devient archidiacre de Bourges. Proche de l'archevêque de Canterbury Thomas Becket, il étudie les droits canoniques et civils et les enseigne, notamment à Pierre de Blois. De retour en Italie, il devient archidiacre à Milan, puis évêque de Verceil (aujourd'hui Vercelli). En 1182, Lucius III le nomme cardinal de Saint-Laurent in Damaso. Légat pontifical en Lombardie dans les années 1183-1184, il est élu archevêque de Milan début janvier 1185, tout en demeurant cardinal. Après le décès de Lucius III, il est élu pape à Vérone le 25 novembre de la même année et prend le nom d'Urbain III. Il est ensuite consacré le 1er décembre.
Dès le début de son pontificat, les relations avec l'empereur germanique sont tendues. En effet, la famille et les prédécesseurs du nouveau pontife sont depuis longtemps opposés à la politique impériale en Italie, et Urbain III fait vite comprendre qu'il a l'intention d'en faire de même. C'est pourquoi il conserve le siège épiscopal de Milan après son élection, tente de rompre les liens toujours plus forts entre le sénat romain et l'Empire, soutient la ville de Crémone, en guerre contre Frédéric, et se plaint que ce dernier ne respecte les accords passés avec Eugène III, à savoir qu'il doit défendre envers et contre tout les Etats Pontificaux et la personne du pape.
Malheureusement pour lui, l'Empire est fermement décidé à durcir sa politique italienne. Ainsi, après un accord signé avec Milan, il pousse Crémone à capituler. Mais ces évènements, qui isolent les Etats Pontificaux, ne font pas reculer Urbain. Il trouve bientôt un nouveau reproche à faire à l'empereur, sur la question de l'héritage de Mathilde de Canossa. Cette dernière avait légué toutes ses possession à l'Eglise par testament or, à sa mort, Frédéric les fit occuper. Le pape revendique donc légitimement ces domaines et demande même à l'Empire de lui fournir des droits de propriété écrits, conformément au droit romain. Dans le même état d'esprit, il poursuit le renforcement de l'administration curiale en enregistrant systématiquement les recettes et les dépenses, ainsi que les titres de propriété de l'Etat Pontifical. |
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