Il me reste peut être
un ou deux jours à vivre,
Personne n'est venu...
Je sais, je vais mourir.
Dans ma tête de
chien, il y a tant de souvenirs,
Et j'étais heureux
au temps où j'étais libre...
Je vous aimais pourtant...
J'étais bien, près de vous,
Et les enfants m'aimaient,
moi aussi, je l'avoue...
Et je cherchais toujours
à vous faire plaisir,
Attentif, comme tout
chien, à vos moindres désirs...
Je vous aimais depuis
presqu'une vie entière!
Six ans! Je m'en souviens
et c'était merveilleux...
Vous m'avez "balancé"
à travers la portière,
Et je n'est pas compris.
C'était peut être un jeu...
Vous avez disparu,
au loin, sur l'autoroute,
Et je suis resté
seul, me traînant au fossé,
Le coeur désespéré
et l'esprit en déroute,
Gémissant de
douleur sous ma patte cassée.
J'ai fini au refuge
où j'attends chaque jour
Qu'on vienne me chercher
pour tout recommencer...
Qu'on sera bien chez
nous, comme par le passé...
Je voudrais tant revoir
mes petits compagnons,
Annie, qui m'emmenait
si souvent en balade,
Et François,
dont j'étais le meilleur camarade
Et qui disait toujours
que j'étais si mignon...
La nuit, tout doucement,
a envahi ma cage...
C'est vrai, je vous
aimais, et je vous aime encore;
Je ne dormirai pas,
et j'attendrai l'aurore,
En guettant tristement,
à travers le grillage...
Et puis, quoi qu'il
arrive, n'ayez pas de remords,
Au bout de mon amour,
je vous offre ma mort...
Vous pouvez, à
loisirs, vous dorer sur les plages...
... j'entends venir
quelqu'un ...
... on vient d'ouvrir
ma cage ... |
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