Un été de canicule
2003
ème VISITEUR


Les personnes âgées, fragilisées par la vague de chaleur exceptionnelle sont dans une situation de surmortalité, qui appelle chacun de nous à réfléchir sur leurs conditions de vie, leur situation environnementale, les moyen nécessaires pour assurer leur maintien en vie dans ces périodes, alors qu'elles sont montrées du dogt comme consommatrices excessives de médicaments, mettant en péril la société française...
Elles sont victimes d'une société qui n'a pas anticipé leurs besoins. Ces évènements montrent les conséquences des politiques qui soumettent tous les aspects de la vie à la rentabilité financière.
Les restrictions apportées à l'allocation de perte d'autonomie (Apa), au financement de l'amélioration des maisons de retraite, les manques criants de personnels et de lits dans les hôpitaux et les maisons de retraite, ainsi que pour le maintien de l'aide à domicile, le laxisme du gouvernement, de son ministre de la Santé et du secrétaire d'état aux personnes âgées pour prendre des mesures d'urgence, ont aggravé la situation.
Ces événements exceptionnels sont révélateurs de l'incapacité de notre pays à faire face à une crise, quelle qu'elles soit: aujourd'hui la chaleur, demain une épidémie... Il faut regarder l'avenir et se donner les moyens d'anticiper et de gérer les crises par une politique de santé axée sur la réponse aux besoins de la population, dont les personnes âgées sont parmi les plus fragiles, et non sur la gestion comptable.
Déclaration de l'Ucr-CGT
Le 13 août 2003

L'absence de politique de santé, sa logique essentiellement comptable, le peu de moyens attribués à la prévention et à l'éducation sanitaire, sont à l'origine de la rupture du système de santé.
Nul ne peut être surpris par les difficultés rencontrées en milieu hospitalier. Les personnels ont suffisamment alerté sur les conséquences des réductions budgétaires, les restructuration technocratiques, les réductions de l'offre de soins.
Une nouvelle fois, ont été montrés les rôles déterminant du service public hospitalier et la nécessité de le doter des moyens lui permettant d'assurer sa mission. Pour cela, un plan de résorption de la pénurie de personnel qualifié doit être engagé.
Par ailleurs, le système de soins doit être repensé pour répondre aux besoins de proximité pour les urgences courantes, et les hôpitaux équipés et disponibles pour les urgences lourdes.
La mort de plusieurs milliers de personnes âgées, la détresse de leurs familles, le traumatisme vécu par les équipes hospitalières et de secours, imposent de tirer tous les enseignements de cette crise.
Alors que le ministre de la santé entend mener une réforme de l'hôpital et de la Sécurité sociale, le besoin d'un vrai débat de politique de santé éclate au grand jour.
Parce que la santé ne peut être considérée comme un coût, les choix à faire en ce domaine, les moyens à lui consacrer, ne peuvent pas s'inspirer de logiques comptables. Ils doivent être guidés par les besoins de la santé de la population.
Déclaration CGT
Le 19 août 2003

 

Monsieur le Premier ministre,
Si la canicule a été exceptionnelle, les dérèglements climatiques apparaissent périodiquement dans notre pays (la tempête de 1999 est encore dans les mémoires), ils sont le révélateur d'une situation de crise, et ces conditions nouvelles nécessitent de réfléchir à une autre organisation de la société, en matière de secours, de santé… et particulièrement en ce qui concerne la situation des personnes âgées.
Or, pour des raisons de choix politiques, la recherche d'économie sur le social est un dogme entretenu en permanence par les gouvernements, le patronat et les experts financiers qui ont le droit à la parole sur les grands médias.
La santé souffre de ces orientations, les hôpitaux fonctionnent à effectifs minimum, médecins, infirmières, personnels soignants manquent, les conditions de travail et de rémunération en font des métiers peu attractifs et des voix s'élèvent pour mettre en cause les 35 heures.
Des milliers de personnes âgées sont décédées en ce mois d'août, victimes d'une société qui a refusé d'anticiper pour répondre à leurs besoins.
En matière de maintien à domicile, les questions sont de même nature, insuffisances d'intervenants, métiers peu attractifs, à temps partiel pour la plupart. Certes, une convention collective a été adoptée, mais l'arrêté d'extension du 11 juin 2002 a été retiré par un arrêté du ministère des Affaires sociales en date du 31 juillet…
D'autre part, les restrictions sur le versement de l'Apa en 2003, pénalisent de nombreuses personnes et familles.
La décision de réduire de 400 millions d'euros l'aide nécessaire aux personnes âgées, parallèlement à l'allègement de l'impôt sur les grandes fortunes de 400 millions d'euros, montre les choix de société qui sont les vôtres.
Le gel sur les crédits destinés à l'embauche et à l'amélioration dans les maisons de retraite est tout aussi scandaleux, leur modernisation est indispensable pour améliorer le mieux être des résidents.
Les mesures prises sur les retraites vont aggraver les ressources des retraités, alors que la population âgée, très féminine, vit déjà en majorité avec des revenus extrêmement faibles.
Des familles sont montrées du doigt alors que les structures familiales ont éclatées en raison de la mobilité de l'emploi… vivre et travailler au pays est devenu l'exception. Alors, plutôt que de culpabiliser, ayez le courage d'analyser les conséquences humaines des politiques que vous imposez aux populations, dans le seul souci de favoriser les appétits financiers.
…………..".
l'Ucr CGT mettra tout en œuvre pour être entendue et écoutée, afin que de nouvelles mesures soient prises pour éviter de telles catastrophes et permettent aux personnes âgées de vivre dignement.
Veuillez agréer, Monsieur le Premier ministre, l'expression de mes sentiments distingués.
Lettre ouverte de Michel Bruneau,
Secrétaire général de l'Ucr CGT
Le 26 août 2003
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