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La culture de Nagada III (-3300 / -3150) voit l'unification des traits culturels dans la vallée du Nil et le delta.
À la fin de Nagada III, la structure du schéma décoratif se modifie, les scènes s’organisent en registres, les premières notations hiéroglyphiques apparaissent. Les thèmes évoluent l’affirmation de la prééminence d’un chef incarnant le groupe entier, dont la force et la puissance peuvent être exprimées à travers l’image du lion ou du taureau. La violence pénètre l’iconographie qui développe l’idéologie d’un pouvoir coercitif. Les reliefs des palettes et objets votifs permettent alors de saisir une part du processus historique de constitution de l'idéologie royale fondant l’État et de l’unification politique de la vallée et du delta. On a même voulu voir un rôle moteur de l'institution royale dans l'urbanisation de l'Égypte, à partir d’une de ces palettes historiées (« palette des villes » ou du « tribut libyen »), une des faces montrant les images d’enceintes fortifiées, vue en plan, surmontées de numina royaux (faucon, lion, scorpion) tenant la houe. Acte fondateur ou destruction de villes ? Cette dernière interprétation garde de solides arguments. C'est l’émergence d’un pouvoir royal fort n’hésitant pas à recourir à la violence pour soumettre les cités et en faire les relais de son autorité qui est souligné ici. La forme particulière des enceintes représentées, rectangulaire aux angles arrondis, peut être rapprochée de traces archéologiques à Hiérakonpolis et à Abydos. |
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