L'INTERNATIONALE |
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Juin 1871 : Dans sa prison, au milieu de Communards qui attendent la mort, Eugène Pottier écrit un poème en l’honneur d’une part des milliers de mort de la Semaine sanglante, d’autre part de l’Internationale Ouvrière dont plusieurs personnalités splendides ont péri "Disputant l’avenir Aux pavés de la ville".
6 novembre 1887 : Mort d’Eugène Pottier, auteur de l’Internationale Il le dédie particulièrement à Gustave Lefrançais, instituteur républicain et anarchiste. Ce texte sera chanté sur l’air de La Marseillaise qui n’est pas encore l’hymne de la République française. En 1888, la Lyre des Travailleurs (chorale lilloise du Parti Ouvrier Français) entreprend de modifier légèrement le texte. Pierre Degeyter, ouvrier de l’usine Fives-Cail, dans les faubourgs de Lille, le dote d’une nouvelle musique dont la partition est publiée en 1889. Ce chant est alors entonné par le 14 è Congrès du Parti Ouvrier Français (Jules Guesde) à Lille en juin 1896, puis par les délégués du fameux Congrès Socialiste de la salle Japy, à Paris, le 8 décembre 1899 (Guesde, Jaurès, Allemane, les blanquistes...). En 1904, lors du Congrès d’Amsterdam de la 2ème Internationale, il devient l’hymne du mouvement ouvrier, socialiste et révolutionnaire, le chant de référence d’une très large partie de la gauche à travers le monde. Le 12 juin 1917, le caporal Dauphin, décoré pour héroïsme mais accusé d’avoir chanté L’Internationale, est fusillé (douze balles dans la peau). Noël 1933 : Les bourreaux nazis s’amusent à couper la tête de militants à la hache sur un billot de bois. Ayant beaucoup bu, ils s’y reprennent parfois plusieurs fois, avec des temps d’arrêt, pour faire tomber un crâne. Pour couvrir les cris des suppliciés et pour se donner du courage, les prisonniers en attente de ce traitement reprennent sans cesse L’Internationale |
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LA CHANSON de CRAONNE |
Quand au bout d’huit jours le r’pos terminé On va r’prendre les tranchées, Notre place est si utile Que sans nous on prend la pile Mais c’est bien fini, on en a assez Personn’ ne veut plus marcher Et le cœur bien gros, comm’ dans un sanglot On dit adieu aux civ’lots Même sans tambours, même sans trompettes On s’en va là-haut en baissant la tête **
Refrain
Adieu la vie, adieu l'amour, Adieu toutes les femmes. C'est bien fini, c'est pour toujours, De cette guerre infâme. C'est à Craonne, sur le plateau, Qu'on doit laisser sa peau Car nous sommes tous condamnés C'est nous les sacrifiés ! **
Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance
Pourtant on a l’espérance Que ce soir viendra la r’lève Que nous attendons sans trêve Soudain dans la nuit et le silence On voit quelqu’un qui s’avance C’est un officier de chasseurs à pied Qui vient pour nous remplacer Doucement dans l’ombre sous la pluie qui tombe Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes **
Refrain
Adieu la vie, adieu l'amour, Adieu toutes les femmes. C'est bien fini, c'est pour toujours, De cette guerre infâme. C'est à Craonne, sur le plateau, Qu'on doit laisser sa peau Car nous sommes tous condamnés C'est nous les sacrifiés ! **
C’est malheureux d’voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire Si pour eux la vie est rose Pour nous c’est pas la même chose Au lieu d’se cacher tous ces embusqués Feraient mieux d’monter aux tranchées Pour défendre leur bien, car nous n’avons rien Nous autres les pauv’ purotins Tous les camarades sont enterrés là Pour défendre les biens de ces messieurs là **
Refrain
Ceux qu’ont le pognon, ceux-là reviendront Car c’est pour eux qu’on crève Mais c’est bien fini, car les trouffions Vont tous se mettre en grève Ce s’ra vot’ tour messieurs les gros D’monter sur le plateau Et si vous voulez faire la guerre Payez-la de votre peau |
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Inspiré d’un air populaire intitulé Bonsoir m’amour (1911), la Chanson de Craonne a émergé des tranchées ignobles et des attaques suicidaires en 1915, 1916, 1917, 1918.
Reflet du climat psychologique régnant parmi une partie significative des poilus, cette chanson n’a pas d’auteur mais une dizaine de versions contenant des variantes plus ou moins importantes. La première version connue s’intitulait La chanson de Lorette et faisait référence au plateau de Lorette Vimy où s’étaient déroulés en mai juin 1915 de violents combats durant l’offensive d’Artois de la 10ème armée. Les unités françaises avaient progressé en certains endroits de quelques centaines de mètres et certains chefs y avaient acquis une popularité (dont le général Pétain, chef du 33ème corps) au prix de pertes effroyables : 2260 officiers et 100 240 soldats (dont 16 194 tués, 30 417 disparus, 63 619 blessés). La plupart des vers de La Chanson de Lorette et de la Chanson de Craonne sont identiques ; cependant, la menace de grève aux armées n’apparaît pas encore. En 1916, une version légèrement différente naît durant la terrible bataille de Verdun. La Chanson intitulée, depuis longtemps, de Craonne connaît un temps fort autour de la bataille du Chemin des Dames (dont combats de Craonne) et des mutineries du printemps 1917. A ce moment-là, L’Internationale reste le chant identitaire essentiel des opposants à la guerre (au moins à la guerre telle qu’elle se mène). Cependant, les diverses versions issues de La Chanson de Lorette (appelée aussi Le plateau de Lorette) sont de plus en plus chantées. |
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MA BLONDE |
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Ma blonde, entends-tu dans la ville Siffler les fabriques et les trains Allons au devant de la vie Allons au devant du matin ***
Refrain :
Debout ma blonde Chantons au vent Debout amie Il va vers le soleil levant Notre pays ***
Et nous saluerons la brigade
Et nous saluerons les amis Mettons en commun camarades Nos plans, nos travaux, nos soucis ***
Amie l’univers nous convie
Nos cœurs sont plus clairs que le jour Allons au devant de la vie Allons au devant de l’amour ***
La joie te réveille ma blonde
Allons nous unir à ce chœur Marchons vers la gloire et le monde Marchons au devant du bonheur ***
Dans leur triomphante allégresse
Les jeunes s’élancent en chantant Bientôt une nouvelle jeunesse Viendra au devant de nos rangs |
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