Le fantassin de Verdun de 1916
Fantassin du 95e régiment |
Le fantassin de Verdun incarne, mieux que tous les autres combattants français de la Grande Guerre, l'esprit de résistance et d'abnégation mais aussi l'héroïsme de ces citoyens soldats plongés, depuis août
1914, dans la tourmente d'un des plus terribles conflits de l'histoire de l'humanité. Il révèle aussi, à travers les sacrifices consentis dans les pires conditions, la volonté de tenir d'une nation tout entière. |
De tous les combattants de la Grande Guerre, le fantassin est celui qui connaît le sort le moins enviable, subit de plein fouet les horreurs du combat et qui, malgré des conditions de vie épouvantables, tient sur place avec une abnégation inouïe. |
Biffins (chiffonniers), tel est le surnom en forme de sobriquet que les fantassins se sont donnés eux mêmes, par dérision, pour qualifier leur allure de loqueteux trempés de boue et hirsutes après un séjour dans les tranchées.
Dans ce cloaque où cohabitent vivants et morts, rats, poux et autres vermines, l'infanterie n'est plus cette "reine des batailles" qui a fait la gloire de l'armée napoléonienne. La guerre de mouvement, achevée par la course à la mer de la mi-novembre 1914, a fait place à une guerre d'usure où les hommes s'enterrent dans les tranchées. Ces dernières, reliées entre elles par des boyaux qui permettent d'effectuer les corvées de ravitaillement et la relève des troupes, rendent la progression de l'assaillant de plus en plus coûteuse et incertaine. L'homme des tranchées |
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La force de pénétration de l'infanterie se révèle inadaptée, dans ce no man's land qui sépare les lignes adverses, truffé de réseaux de fil de fer barbelé, de chevaux de frise et où s'abat un déluge d'obus et de mortiers. Englué dans la boue des tranchées, le fantassin a pour mission de tenir coûte que coûte la première ligne afin d'empêcher la progression de l'ennemi, ne serai-ce que de quelques mètres. Ainsi, Jean de Pierrefeu, ancien poilu, rappelle combien le rôle de l'infanterie est "terriblement dangeureux et peu reluisant... Garder des tranchées, avancer et se fixer comme autant de crampons que le corps d'armée accroche sur terrain conquis". | |
Une puissance de feu accrue
L'effort d'adaptation du fantassin aux conditions de la guerre dans les tranchées se fait progressivement, avec l'apparition sur le front de nouvelles armes collectives légères comme le mortier de 81 mm, le canon de 37 mm, le fusil mitrailleur ou le tromblon lance-grenades Viven-Bessières (VB) dont les servants, fusiliers, grenadiers et voltigeurs sont regroupés en sections spéciales au sein des compagnies d'infanterie. |
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