Soldats de plomb

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Le saint-cyrien de 1914
Incarnant la grandeur et la bravoure des officiers français, les saint-cyriens qui partent en guerre en 1914 sont mus par un esprit de sacrifice hors du commun et baignent naturellement dans l'idée d'une revanche.
Pour le panache et pour le pays, ces hommes seront fauchés en masse sur les champs de bataille de Belgique, de Lorraine et d'Alsace dans les premières semaines d'un conflit dont personne n'aurait pu appréhender l'extrême violence meurtrière.
Le saint-cyrien du 162e RI, à l'assaut en casoar et en gants blancs
Au soir du vendredi 31 juillet 1914, une trentaine d'élèves officiers de l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr des promotions "Montmirail (1912 - 1913)" et "la Croix du drapeau" (1913 - 1914) prêtent serment solennel de monter à l'assaut en casoar et gants blancs lors des combats qui s'annoncent.
Ce geste fou, effectivement accompli par une poignée d'entre eux, est parfaitement représentatif de l'esprit de revanche et du goût pour le panache qui animent alors l'armée française et dont le colonel de Grandmaison, chef du bureau des opérations de l'état-major de l'armée, s'est fait le chantre quelques années plu tôt, assurant: "Dans l'offensive, l'imprudence est la meilleure des suretés."

Le serment du 31 juillet
A la fin du mois de juillet 1914, alors que l'engrenage des alliances diplomatiques entraîne l'Europe vers un conflit inéluctable, l'école de Saint-Cyr rassemble quelques 1 000 élèves.
Une moitié d'entre eux, reçue au concours en 1912 et formant la promotion "Montmirail", achève sa deuxième année d'études et s'apprête à quitter l'école.
Les autres, présent depuis moins d'un an, ne doivent en principe achever leur formation qu'en août 1915.
Les évènements en décident rapidement autrement.
Le 31 juillet, tandis que le traditionnel "triomphe" de la "Montmirail" est annulé par le commandant de l'école, est organisé sans apparat le baptême de la nouvelle promotion qui prend le nom de "la Croix du drapeau".
A l'issue de la cérémonie, les saint-cyriens regagnent leurs chambres à l'exception d'une trentaine d'entre eux regroupés dans la cour Wagram autour de deux élèves, Alain de Fayolle et Jean Allard-Meeus.
Ce dernier, poête à ces heures et grand admirateur d'Edmond Rostand, lance à ses camarades l'idée d'un serment: "Jurons de monter la prémière fois à l'assaut en casoar et gants blancs!".
Ces paroles trouvent aussitôt un écho unanime, tous se promettant d'accomplir ce geste héroïque.


 
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